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"Le Belarus est un laboratoire de signes..."
Pouvez-vous nous décrire votre projet ? Pascal Colrat et moi-même avons été invités une semaine à Minsk, capitale du Belarus, début juillet 2001, par l'ambassade de France. Notre travail a consisté d'une part à recueillir le plus grand nombre de témoignages sur l'"état des signes" dans la capitale biélorusse (près d'un millier de photos ont été réalisées) et d'autre part à rencontrer des graphistes et des plasticiens pour apprécier leurs Suvres et s'entretenir de leur situation. Nous devons y retourner en octobre, lobjectif final étant de publier un ouvrage présentant les Suvres que Pascal Colrat aura créées et les textes que jaurai écrits à partir de ces séjours. Il y aura à Minsk, début 2002, un vernissage de cet ouvrage et une exposition des travaux de Pascal Colrat. Une exposition est ensuite envisagée à Paris pour montrer ses créations accompagnées d'une sélection d'Suvres d'artistes et de graphistes biélorusses.
Alors quen est-il de cet "état des signes" à Minsk ? Le Belarus et Minsk en particulier sont un laboratoire contenant un échantillon précieux de signes. Cet univers, produit d'un saisissement du temps et d'un urbanisme consomptif, a été recongelé peu après la débâcle de l'Union soviétique. Ce qui en résulte est pour ainsi dire hors de l'espace et du temps. C'est à sa façon un endroit privilégié : reflétant à la fois la structure des signes soviétiques débarrassée de toute chair, l'état d'esprit d'une caste dirigeante liée aux pires affaires du monde et les sentiments d'un peuple échappant de manière improbable à la mondialisation.
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