Le travail de Catherine Zask a fait l'objet de plusieurs publications : "How", "2 + 3D", "New Design Paris" (Rockport), "Print", "TDC Tokyo", "Area" (Phaidon), "First Choice" de Ken Cato, "Rencontres Typographiques" de Roger Châtelain, "Graphis", et plusieurs expositions (Biennale internationale d'affiches de Séoul, Festival d'affiches de Chaumont, Biennale internationale de Brno...) où elle a gagné de nombreux prix (dont le Grand Prix de Brno pour l'affiche "Rain"). En 1993-1994, Catherine Zask est pensionnaire à la Villa Médicis à Rome. Elle est membre de l'AGI (Alliance graphique internationale) depuis 1997.

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du 30 avril au 24 juillet 2004

Zask?s the question


Les lettres sont sa matière, ses signes. Elle les "dépèce jusqu'à l'os", les décompose ou les ordonne comme pour mieux en révéler le sens, en faire des images. Elle construit une grammaire, structure la création en la décomposant méthodiquement pour s'exprimer par le signe, laisser une trace, distiller un message.

Graphiste, affichiste, artiste, auteur... Catherine Zask est aussi multiple que ses écritures ou la matière à partir de laquelle elle développe son langage visuel. Elle prend toujours la lettre comme point de départ. "Ce sont toujours les mots qui pour moi font image". Depuis sa formation à l'ESAG (École supérieure d'art graphique), dont elle sort diplômée en 1984, elle ouvre son atelier parisien et développe ce travail sur la lettre. Impossible de dissocier son travail de commande de ses recherches parallèles, tant la symbiose entre les deux est nécessaire. Ses explorations et expérimentations graphiques trouvent un écho dans ses commandes et c'est justement cette approche qui séduit ses clients, L'Hippodrome - scène nationale de Douai, la Scam ou encore l'École d'architecture Paris-Malaquais.

Ses images ne sont qu'entrelacements, enchevêtrements de matières, interactions, "gribouillis" ou dislocations... Son terrain d'expérimentation : l'affiche, la page, mais surtout chaque élément qui la compose, les lettres, mais aussi "les entre-mots, entre-lettres, entre-lignes, révélés par noircissement". Elle procède par tâtonnement, par intuition, à la recherche d'une méthode, d'une grammaire, afin de communiquer ses émotions. Méthodique et cartésienne, Catherine Zask doute, lutte, argumente et développe, sans pour autant se prendre au sérieux. Elle s'approprie les signes, les interprète pour un destinataire, mais également pour ellemême. Elle les surnomme ses "radiographies de pensées".

Énigmatique, Catherine Zask ne se livre pas facilement. On découvre son intérêt pour l'architecture, l'espace, qu'elle regarde encore une fois avec un oeil différent, analysant les éléments qui composent une construction, choisissant d'exercer son regard, de tout mémoriser, d'interpréter et comprendre ce qu'elle voit pour reconstruire. On découvre qu'elle rêve de produire de l'immatériel, des sons par exemple, ou qu'elle cuisine les soba al dente avec une sauce aux truffes noires (le noir & blanc n'est jamais loin !). Catherine Zask est une graphiste en effervescence, dont le travail ne s'apprécie que si l'on y met du coeur. "La relation avec l'autre induit la méthode".

Guillaume Frauly





> les affiches de Catherine Zask en vente à la Galerie Anatome