Depuis 1975, David Tartakover dirige un atelier de graphisme à Tel Aviv. Ses clients : le plus souvent des institutions, pour des commandes culturelles. Pourtant, il ne cesse de produire pour son compte des affiches en réaction aux événements du conflit israélo-palestinien. Lengagement est sans faille : pour la paix, envers et contre tous. Y compris son pays. Et, bien sûr, ça nest pas un hasard sil a été désigné pour créer en 1978 le nom et le logo du principal mouvement pacifiste israélien "Shalom Arshav" ("La paix maintenant").

Dans ses affiches, au langage simple et efficace, Tartakover, ce provocateur visuel, détourne souvent des photos de presse découpées dans des journaux israéliens et reprend les icônes et références nationales.

Puisant son inspiration dans le quotidien, il ne recule devant rien pour dénoncer la politique de Benyamin Netanyahou, quil juge responsable de la guerre et du chômage en Israël.

Juif / Arabe, bon / mauvais, Israël / Palestine, David Tartakover joue volontiers sur les contrastes et les ambiguïtés. Cest le cas lorsquil utilise limage de la mère souffrante: est-elle israélienne ? Est-elle palestinienne ? Pleure-t-elle un fils soldat ou un jeune martyr de la deuxième Intifada ? Peu importe, il faut que ça cesse. Face à labsurdité, David Tartakover ne fléchira pas.